Bien que le risque associé spécifiquement au début de la ménopause soit minime, il faut tenir compte des facteurs suivants au moment de déterminer les risques de cancer chez une femme :
Les formes les plus fréquentes de cancer chez les femmes sont le cancer du sein, de l’endomètre, du poumon, du col de l’utérus, de la peau et de l’ovaire. Des tests de dépistage sont offerts pour bon nombre de ces types de cancer, et la ménopause est un moment propice à la détection de cancers évitables.
Puisque la présence d’hormones dans le corps influe sur le cancer de l’endomètre et du sein, les fournisseurs de soins de santé qui traitent des femmes ménopausées portent une attention particulière aux risques de ces cancers. Nous savons depuis fort longtemps que l’hormonothérapie qui ne comporte que de l’œstrogène augmente le risque de cancer de l’endomètre. Par conséquent, afin de réduire ce risque, les femmes dont l’utérus est intact se font prescrire des progestatifs en plus de l’œstrogène. Toutefois, le risque de cancer du sein s’élève lorsque l’hormonothérapie à l’œstrogène et aux progestatifs est suivie pendant plus de 5 ans. L’hormonothérapie n’affecte pas le risque de cancer colorectal et du poumon.
Les femmes qui ont suivi une hormonothérapie combinée pendant plus de 5 ans présentent un risque accru de cancer du sein. L’augmentation de ce risque est semblable à celle d’autres facteurs de risque courants du cancer du sein, comme l’âge à la puberté, une première grossesse après 30 ans ou l’embonpoint. L’hormonothérapie suivie pendant plus de 5 ans augmente l’incidence de cancer du sein de 1 à 2 femmes pour 1 000 femmes. Ce facteur de risque est légèrement plus important que celui de la consommation d’un verre de vin par jour et légèrement moins important que celui de la consommation de deux verres de vin par jour, de l’obésité ou d’un mode de vie sédentaire. Il y a toutefois une bonne nouvelle : de manière générale, le risque absolu pour quiconque est faible et revient à la normale durant les cinq années suivant l’arrêt de l’hormonothérapie.
Facteur |
Risque de base de cancer du sein par tranche de 1 000 femmes* |
Risque supplémentaire de cancer du sein par tranche de 1 000 femmes |
Total des risques de cancer du sein par tranche de 1 000 femmes |
Aucune hormonothérapie (risque de base) |
45 |
0 |
45 |
5 ans d’hormonothérapie |
45 |
2 |
47 |
10 ans d’hormonothérapie |
45 |
6 |
51 |
15 ans d’hormonothérapie |
45 |
12 |
57 |
Consommation d’alcool |
45 |
27 |
72 |
Manque d’activité physique |
45 |
27 |
72 |
Ménopause tardive |
45 |
13 |
58 |
Indice de masse corporelle |
45 |
14 |
59 |
Prise de poids après la ménopause |
45 |
45 |
90 |
*Risque de base s’appliquant à toutes les femmes et causé par des facteurs incontrôlables (p. ex., vieillissement, sexe).
Le risque de cancer du sein augmente chez toutes les femmes au fil du vieillissement; il est donc important de passer régulièrement des tests de dépistage afin de maximiser les chances de le dépister rapidement.
Les fumeuses augmentent leur risque de toutes les formes de cancer, y compris celui du sein. L’arrêt du tabagisme est l’un des meilleurs moyens de réduire les risques de cancer. Le cancer du poumon est la principale cause de décès chez les femmes. Il semble que l’influence de l’hormonothérapie sur l’incidence du cancer du poumon soit neutre.
Chaque femme est différente, et les facteurs de risque que vous présentez doivent faire contrepoids à vos inquiétudes et symptômes liés à la ménopause. Pour déterminer si l’hormonothérapie convient dans votre situation, commencez par prendre le temps, avec votre médecin, d’examiner vos antécédents médicaux et de vérifier les options de traitements qui s’offrent à vous.
À l’exception du méningiome (une tumeur au cerveau), du cancer du sein et du cancer de l’endomètre, il n’existe aucune preuve biologique voulant que l’hormonothérapie puisse augmenter le risque de récurrence. Certains cancers augmentent le risque de caillots sanguins dans les veines, et votre médecin devrait vous en faire part.
Plusieurs études récentes ont suivi des femmes durant la ménopause et ont jeté un éclairage nouveau sur les risques de cancer et l’hormonothérapie. Ces études fournissent de nouvelles données probantes voulant que le risque de cancer lié à l’hormonothérapie ne soit pas plus élevé que celui d’autres indicateurs, comme l’âge à la puberté, l’âge à la première naissance ou les antécédents familiaux.
Les femmes qui ont suivi une hormonothérapie combinée pendant plus de 5 ans présentent un risque accru de cancer du sein. L’augmentation de ce risque est semblable à celle d’autres facteurs de risque courants du cancer du sein, comme l’âge à la puberté, une première grossesse après 30 ans ou l’embonpoint. Il y a toutefois une bonne nouvelle : de manière générale, le risque absolu pour quiconque est faible et revient à la normale durant les cinq années suivant l’arrêt de l’hormonothérapie.
Le risque de cancer du sein augmente chez toutes les femmes au fil du vieillissement. Il est donc important de passer régulièrement des tests de dépistage du cancer du sein. Une femme qui vit jusqu’à 85 ans aura une chance sur neuf de développer un cancer du sein. La plupart des cancers du sein surviennent après l’âge de 60 ans.
Les tests de dépistage du cancer du sein varient selon la province et le territoire au Canada. La mammographie est un outil important pour dépister rapidement le cancer du sein.
Ce test est toutefois moins efficace pour détecter les petites masses cancéreuses chez les femmes aux seins « fermes », et les femmes dont les seins sont naturellement fermes semblent être plus susceptibles de développer un cancer du sein que les femmes aux seins mous. Si vous avez des seins fermes, il se peut que votre médecin recommande des tests plus fréquents ou propose d’autres options de dépistage du cancer du sein, comme une échographie ou, dans certains cas, une IRM.
L’hormonothérapie augmente la fermeté des seins chez certaines femmes et peut par conséquent rendre difficile le dépistage de petites masses. Une échographie des seins peut donc être utile pour vérifier adéquatement la santé des seins chez ces femmes.
La Société canadienne du cancer recommande ce qui suit au sujet de la mammographie :
Si vous avez entre 40 et 49 ans :demandez à votre médecin d’évaluer vos risques de cancer du sein et de vous exposer les risques et les avantages de la mammographie.
Si vous avez entre 50 et 69 ans : passez une mammographie tous les 2 ans.
Si vous avez 70 ans ou plus : demandez à votre médecin à quelle fréquence il est préférable de passer une mammographie.
Soyez proactive : demandez à votre médecin de vous parler des options offertes dans la région et de la façon d’y participer. Vous devriez également passer un test Pap régulièrement afin de vérifier si vous êtes atteinte ou non d’un cancer du col de l’utérus. Il est également recommandé pour toute personne de plus de 50 ans de passer un test de dépistage des cancers du côlon et du rectum.
Après un examen approfondi des études scientifiques effectuées au Canada et à l’échelle mondiale sur l’hormonothérapie, les obstétriciens et gynécologues canadiens croient que cette option est sécuritaire et la recommandent à la plupart des femmes qui éprouvent des symptômes dérangeants durant la ménopause.
La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOCG) a publié un rapport à ce sujet en 2014 intitulé Prise en charge de la ménopause. Dans ce document, la SOGC en arrive à la conclusion que les fournisseurs de soins de santé devraient suggérer l’hormonothérapie comme moyen le plus efficace de prendre en charge sur le plan médical les symptômes de la ménopause. La SOGC recommande que les fournisseurs de soins de santé examinent régulièrement les risques et les avantages de l’hormonothérapie avec leurs patientes. L’hormonothérapie constitue une option sécuritaire et raisonnable pour les femmes de moins de 60 ans.